Sarmentelles

Cuvée des Sarmentelles : « on a doublé le nombre d’échantillons »

La nouvelle édition des Sarmentelles de Beaujeu arrive à grand pas. Et qui dit Sarmentelles, dit cuvée des Sarmentelles. Comme chaque année, la sélection se déroule au Comptoir Beaujolais, adresse incontournable de Beaujeu. Mercredi 25 octobre, partenaires, professionnels et bénévoles se sont rassemblés pour élire la cuvée. Bonne nouvelle cette année, le nombre d’échantillons a doublé : « nous avons reçu 20 échantillons de beaujolais villages nouveau millésime 2023 et 19 échantillons pour les beaujolais villages antérieurs, qui sont tous de l’année 2022, s’enthousiasme Jean-Luc Ducruix, président du Comptoir Beaujolais et vigneron. On a doublé le nombre d’échantillons pour les primeurs et presque triplé pour les beaujolais villages antérieurs ».

Quatre jurys initiaux et deux jurys finals

Côté organisation, avec une vingtaine de dégustateurs, 4 jurys initiaux ont été formés pour déguster une dizaine de bouteilles. « Deux jurys pour les beaujolais villages nouveaux et deux jurys pour les beaujolais villages antérieurs. Chaque jury devra sélectionner 4 bouteilles qui iront aux jurys finals », a rappelé Jean-Luc Ducruix. Chaque jury regroupe des professionnels et des amateurs car il en faut pour tous les goûts ! Passée cette étape, un jury final d’une dizaine de personnes pour les primeurs et un autre pour les antérieurs a classé les 5 meilleures bouteilles.

Pour rappel, la cuvée sélectionnée pour les millésimes antérieurs sera servie sous le chapiteau pour la soirée prestige, au théâtre pour la soirée gourmande et au stade pour la soirée guinguette. « On demande 800 bouteilles pour cette cuvée », indique le président du Comptoir Beaujolais. Côté primeur, la cuvée retenue sera servie à minuit, lors de la mise en perce place de l’Hôtel de Ville, et pas moins de 1300 bouteilles sont à prévoir.

Ne pas oublier le contexte de dégustation

Dès 20 h, dégustateurs, partenaires et bénévoles se sont réunis au caveau pour commencer les dégustations. « Rappelez-vous qu’il faut un vin cossu pour le repas, introduisait Alain Laforest, président des Sarmentelles. Et un vin agréable à boire pour le primeur, festif, qui appelle à boire un deuxième verre. Il sera servi à minuit, quand il fait froid et dans des verres en plastique, autant dire que ce ne sont pas les meilleures conditions. »

Attablé autour de 9 bouteilles de beaujolais villages antérieurs, l’un des jurys commence la dégustation. « Quelque chose me gêne au nez », prévient Thierry Livet. « Comme il sera servi pendant le repas, on a envie qu’il s’arrondisse », lance Daniel Bulliat, vice-président d’Inter Beaujolais. Si certaines bouteilles font l’unanimité, d’autres créent des débats : « On a envie de voir celui-ci vieillir, je le mettrai au repêchage pour l’instant », propose Jean-Michel Tournissoux, vigneron et maire de Lantignié. « Moi j’aime bien, défend Gérard Maitre, je le trouve moins court que l’autre, il a beaucoup d’élégance ». Les échanges vont ainsi bon train et cette dégustation est même l’occasion d’apprendre. « Tu as parlé de réduction et je trouve qu’on y est, il n’est pas dans son jour », reprend Jean-Michel Tournissoux. Pour montrer le manque d’oxygène du vin, il dépose une pièce de 5 centimes, en cuivre, au fond de son verre et fait sentir à la table la différence. « Ce sont les molécules H₂S qui gênent, si on y apporte du cuivre, ça casse cette molécule et le vin s’aère. » Le millésime 2022 a bien fait travailler les dégustateurs, « on a des vins vraiment  prêts et puissants et d’autres moins. C’est un millésime de concentration qui va se conserver », remarque Daniel Bulliat. Avant de préciser que « certains vins ont été mis en bouteille il y a trois jours seulement, ça peut aussi les aplatir ». Du côté des dégustations de primeurs, « nous en avons eu quelques-uns corsés mais 4 très bien et faciles à boire, ce sera parfait pour la mise en perce ».

« C’est une très belle année du côté de la qualité »

Après la présélection, place à la dernière étape : la sélection et le classement des cinq meilleures bouteilles de beaujolais villages nouveaux et de beaujolais villages antérieurs. Et cet exercice n’est pas tâche facile. Les avis de chacun se sont révélés assez hétérogènes. En face du comptoir se dégustaient les beaujolais villages antérieurs, et à une voix près, le deuxième est passé premier, preuve d’une qualité au rendez-vous. Et pour le primeur, « tout était très bon, mais il y a des vins plus charpentés qu’on a reculés. Le primeur est un vin de soif et pour la percée à minuit ça ne s’y prête pas vraiment. 2023 reste une très belle année du côté de la qualité ».

Charlotte Favarel