L’interprofession Intercéréales invitent les Français à participer aux moissons. Les agriculteurs intéressés par l’opération s’inscrivent sur le site et… place à la découverte.
Si, pour vous, grimper dans un tracteur et encore plus dans une moissonneuse, a tout d’un geste banal et, selon les périodes, fait partie intégrante de votre quotidien, il n’en est rien pour le grand public. Vous n’êtes finalement qu’une poignée à connaître cette expérience et ces sensations et tout ce que cela implique comme travail. Aussi, l’interprofession céréalière Intercéréales a eu l’idée de lancer une opération permettant à tout un chacun de suivre une journée moisson. Initialement mise en place en 2019, la crise sanitaire du Covid-19 est rapidement passée par là et avait tout mis en suspens dès 2020.
Cet été 2024, c’est à nouveau possible. Ainsi, sur le site www.moissonneuse.fr, les céréaliers intéressés par l’opération peuvent s’inscrire. Le grand public recherche de son côté géographiquement le producteur le plus proche de chez lui. Si c’est surtout dans toute la partie nord-ouest que l’on trouve beaucoup d’exploitations participantes, il y en a aussi une petite poignée en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne Franche-Comté. Parmi eux, Florian Barge, céréalier dans le Rhône et dans l’Ain, qui cultive sur 130 ha maïs, blé, colza et soja, notamment du côté de Genas.
Lorsque l’opération a été relancée cette année, il n’a pas hésité à s’inscrire de nouveau. « En 2019, j’avais eu 4 ou 5 personnes, se souvient-il. Il y avait le salarié agricole d’une meunerie qui voulait voir comment ça se passait au tout début, mais aussi un agent SNCF. Celui-ci avait fini par m’avouer qu’il avait découvert l’agriculture par le biais d’un jeu en ligne. Mais peu importe en fait, l’important c’est que cela avait suscité sa curiosité et que nous avions échangé sur le métier ».
La preuve par la pratique
Car c’est vraiment là tout l’intérêt de l’opération. Au-delà de la magie de monter dans une énorme machine comme une moissonneuse-batteuse, l’important est surtout d’échanger, questionner, découvrir le métier de céréalier. « Nous avons très peu de contact avec le grand public, reconnait Florian Barge, et c’est très important de faire de la communication positive et de ne pas seulement s’exprimer que quand on est attaqué ».
Les personnes reçues restent le temps qu’elles souhaitent. Elles découvrent ainsi le fonctionnement d’une moissonneuse-batteuse, les itinéraires techniques, les pratiques choisies par le producteur, les contraintes, etc. « Il suffit juste d’expliquer ce que l’on fait, résume le jeune céréalier, à partir du moment qu’ils comprennent, les gens intègrent et acceptent ».
Pour cette saison, Florian Barge a déjà eu de nombreux contacts par mail, mais les pluies à répétition viennent pas mal compliquer le calendrier des récoltes. « Ce serait plus simple pour nous de programmer les venues au moment des moissons d’automne de soja et maïs. C’est plus facilement planifiable ». Il milite aussi pour que ses collègues céréaliers s’investissent à leur tour. En plus de la communication positive, « cela permettrait de plus se répartir le public et d’être plus nombreux à militer pour que l’opération soit prolongée jusqu’à l’automne. »
En attendant, il sait déjà qu’il devrait accueillir cet été des familles avec enfants, un couple dont le mari est fan de machinisme, un couple de retraités qui n’ont pas pu réaliser leur rêve d’être agriculteurs…
Françoise Thomas
Toutes les infos sur www.moissonneuse.fr