Assemblée générale Inter Beaujolais

Miser sur l’excellence pour l’avenir du vignoble

C’est un bilan contrasté qu’ont dressé pendant plus de deux heures les différents protagonistes de cette nouvelle assemblée générale de l’Inter Beaujolais. Après les traditionnels vœux et bilans financiers, Jean-Marc Lafont, le président, a longuement exposé l’état des lieux et les perspectives des 12 crus du terroir.  Après une période de crise profonde, l’interprofession, unie avec les viticulteurs et négociants, a tenté de redéfinir l’image du vignoble. Un changement qui fait désormais l’unanimité.

Beaujolais nouvelle génération 

Cette métamorphose s’est largement nourrie de la stratégie Beaujolais nouvelle génération, lancée en 2018. Une initiative qui a permis de redynamiser les appellations et d’aligner les crus avec les attentes des consommateurs mondiaux. “Je crois qu’en dehors de la Provence, aucune région viticole française n’a réussi ce tour de force” a affirmé Jean-Marc Lafont. Un tournant que les viticulteurs et les négociants ont su saisir grâce à leur cépage emblématique, le Gamay, qui offre des vins frais, fruités et élégants, très appréciés à travers le monde.

Une reconnaissance mondiale

Avec une augmentation de près de 1,60 € par bouteille au cours des cinq dernières années, la hausse significative des prix de vente des vins du Beaujolais en grande distribution est sans nul doute l’un des signes les plus tangibles de ce renouveau. L’inclusion de 12 vins du territoire dans le palmarès des 100 meilleurs vins en terme de rapport qualité-prix du célèbre dégustateur américain James Suckling illustre également une incontestable réussite : “jamais, il y a 10 ans, nous n’aurions obtenu ce type de reconnaissance. C’est fabuleux !” s’est réjoui le président. Une distinction qui témoigne de la montée en puissance de la région viticole malgré sa production représentant seulement 0,2% du volume mondial de vin.

Maintenir l’élan et poursuivre les efforts

Malgré ces avancées remarquables, le président a insisté sur les étapes cruciales à franchir pour atteindre un redressement complet. Jean-Marc Lafont a appelé à une poursuite de l’effort collectif pour consolider la marque Beaujolais, en particulier sur le plan qualitatif. “Cet enjeu de la qualité doit être une priorité absolue”, a-t-il rappelé, précisant que les consommateurs actuels sont de plus en plus exigeants.

Le travail de valorisation de l’image des vins du Beaujolais, de l’histoire, de la culture et des producteurs qui composent le terroir viticole a également été évoqué comme une clé pour assurer la prospérité de la filière dans les années à venir. De plus, le développement de l’œnotourisme, l'innovation en matière de replantations et l’introduction de cépages comme le Chardonnay dans le sud du Beaujolais resteront des priorités pour renforcer l’attractivité du vignoble.

L’internationalisation, une nécessité pour la pérennité de la filière

L’export demeure l’un des grands axes de développement, que Jean-Marc Lafont considère comme une opportunité majeure pour le Beaujolais. Bien que les exportations actuelles ne représentent que 20% des ventes, l'objectif annoncé est de porter cette part à 35%. Selon lui, cette ouverture à l’international est indispensable pour pérenniser la filière et faire face aux défis de la déconsommation et aux contraintes réglementaires nationales.

Fierté et ambition 

Avec une stratégie solide, un vignoble en pleine mutation et un dynamisme avéré, l’Inter Beaujolais se projette à grandes enjambées vers l’avenir, prêt à défendre ses crus et à les faire briller sur toutes les tables mondiales. Pour conclure cette assemblée générale en beauté, Jean-Marc Lafont, le président, Sébastien Kargul, le vice-président, et Olivier Badoureaux, le nouveau directeur général de l’interprofession, ont été intronisés Compagnons du Beaujolais lors d’une émouvante cérémonie, confirmant la fierté et l’ambition de ses membres.

Rémi Morvan