Élections Chambres d'agriculture 2025
« Tous ensemble, nous sommes l’agriculture ! » : les candidats vous parlent du programme

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À l'approche des prochaines échéances électorales, la mobilisation autour du programme porté par le projet JA-FDSEA est plus que jamais d’actualité. Visant à proposer des solutions concrètes et réalistes pour renforcer la profession agricole, ce plan d’action s’articule autour de 6 axes : la représentation, l’installation, la transmission, la transition climatique, la communication, et le goût d’entreprendre. Rencontre avec trois candidats qui portent avec force les trois premiers axes de travail.

Aurélien Ratton – Maraîcher à Légny
Aurélien Ratton (©IAR)

Aurélien Ratton – Maraîcher à Légny

Candidat pour le collège 1 « Chefs d’exploitation et assimilés »

Axe représentation – Agir pour représenter l’ensemble de la profession

Créer du lien, un enjeu fondamental 

Depuis de nombreuses années, le maraîcher de Légny s’engage activement sur de très nombreuses problématiques concernant sa filière. Son cheval de bataille : convaincre la majorité que toutes les victoires sont jouables, chacun à son niveau, à condition que tout le monde se mobilise sans exception. Pour Aurélien, être dignement représenté est donc primordial pour que chaque combat aboutisse à des résultats concrets et durables.

« C’est très important pour moi de représenter la profession, notre territoire, et ma filière. L’axe principal, c’est la mobilisation. Tout le monde ne peut pas tout faire, c’est sûr, mais il y a tellement de choses à réaliser... Si je prends l’exemple de la filière légumes, nous ne sommes que deux à porter le sujet au niveau du département, alors qu’on est à peu près 300 maraîchers dans le Rhône. C’est pour ça qu’aujourd’hui, l’administration a le champ libre et fait à peu près ce qu’elle veut. Quand on manifeste, le mal est déjà fait, donc si on ne travaille pas en amont, on reste dans des situations comme celles qu’on a vécues dernièrement » explique Aurélien, avant de préciser ses souhaits avec un brin d’optimisme : « à l’avenir, j’aimerais évoluer aux côtés de personnes qui ont tout simplement envie d’aider la profession. Ce qui est quand même positif, c’est qu’on parle de ces élections, ce qui montre tout de même un certain degré d’implication de la part de mes collègues. Si on ne va pas voter, c’est qu’on ne se sent pas impliqués. On a le droit de ne pas être d’accord, mais ce qui est primordial, c’est d’exprimer ce qu’on a à dire. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, et c’est la raison pour laquelle l’importance de la représentation de l’ensemble de la profession agricole est un enjeu fondamental pour les élections à venir ».

Propos recueillis par Rémi Morvan        

Gérard Presle – Ancien viticulteur à Marcy-sur-Anse
Gérard Presle (©Gérard Presle)

Gérard Presle – Ancien viticulteur à Marcy-sur-Anse

Candidat pour le collège 2 « propriétaires et usufruitiers »

Axe foncier – Relever les défis de la transmission

Un foncier agricole à préserver

L’ancien viticulteur de Marcy-sur-Anse explique l’enjeu de relever les défis de la transmission, des anciens exploitants et de la gestion du foncier pour faciliter la transition entre générations et garantir un accès au foncier pour les nouvelles installations.

La transmission et le foncier sont des sujets qu’il connait bien. Et l’engagement à la chambre d’agriculture n’est pas nouveau pour lui. Gérard Presle a déjà été élu au bureau de la chambre d’agriculture et lors d’un autre mandat, il a été membre associé. Sa carrière a aussi été marquée par de nombreuses responsabilités : la présidence des JA, celle du comité de développement du Beaujolais, de l’appellation beaujolaise, de l’Adasea…

« Au fil du temps, j’ai beaucoup milité sur les dossiers installation et transmission. J’ai moi-même transmis mon exploitation il y a quelques années, non sans difficultés. Le portage de foncier par les propriétaires peut être compliqué. Aujourd’hui contrairement à hier, les propriétaires ont moins la sensibilité agricole que leurs prédécesseurs. Actuellement, ils sont souvent plus nombreux à chercher d’autres opportunités que l’agriculture pour leurs terrains. Le foncier est aussi un enjeu dans le contexte où les jeunes agriculteurs ne feront peut-être pas toute leur carrière en tant qu’exploitant, ce qui crée de l’incertitude pour les propriétaires. Se pose aussi la question du portage de foncier par les collectivités territoriales, il faut rester attentif et travailler là-dessus. Le foncier agricole doit absolument être préservé et rester dans le giron de l’agriculture », explicite Gérard Presle convaincu.

Propos recueillis par Emmanuelle Perrussel

Claudie Buisson – Éleveuse de vaches laitières et de volailles à Saint-Martin-en-Haut
Claudie Buisson (©M.C.)

Claudie Buisson – Éleveuse de vaches laitières et de volailles à Saint-Martin-en-Haut

Candidate pour le collège 1 « Chefs d’exploitation et assimilés »

Axe installation et formation - Installer des chefs d’entreprise formés, professionnels et accompagnés 

Renforcer la formation et l’accompagnement pour une activité pérenne 

Belle-fille d’agriculteur, Claudie Buisson a entamé sa carrière professionnelle dans le secteur sanitaire et social avant de se réorienter dans l’agriculture en tant que salariée au sein de fermes volaillères. Par la suite, la jeune agricultrice a repris la ferme de ses beaux-parents en élevage laitier et en production de volaille de chair en circuit court.  

Pour l’éleveuse de Saint-Martin-en-Haut, la formation et l’accompagnement des agriculteurs tout au long de leur carrière sont primordiaux pour une activité stable et pérenne : « je porte une attention très particulière aux problématiques d’installation car je me suis moi-même implantée avec mon mari il y a un peu moins de deux ans. Je connais donc tous les petits « couacs » qu’un nouvel agriculteur peut rencontrer lorsqu’il veut lancer son activité, qu’il soit jeune ou en reconversion. J’ai encore en tête toutes les petites choses qu’on peut améliorer pour que tout se passe le plus sereinement possible ».

Fraîchement implantée, Claudie compte mettre son expérience à profit pour tenter de répondre à de nombreuses problématiques : « j’ai suivi le parcours « installation » proposé par la chambre d’agriculture, qui m’a permis d’aborder certaines difficultés avec beaucoup de sérénité. Dans cet élan, je pense qu’il faut continuer de développer le ciblage des installations en fonction de leur nature. L’élevage et le maraîchage ont leurs propres spécificités et ne demandent pas les mêmes procédés d’installation, c’est pourquoi un bon accompagnement est crucial.  Cela passe aussi par l’adaptation des différentes formations selon les filières. Il faut que les nouveaux agriculteurs aient la certitude de pouvoir se former tout au long de leur carrière. C’est essentiel parce que la vie évolue et nos métiers évoluent avec ».

Propos recueillis par Rémi Morvan