La coopérative Sicoly renforce sa capacité de traitement avec l’installation d’une nouvelle calibreuse pour gros fruits. Ce projet ambitieux, représentant un investissement de 800 000 €, témoigne de la volonté de Sicoly de s’adapter aux évolutions du marché tout en améliorant ses performances techniques. Jean-Bernard Cherblanc, directeur de l’activité fruits frais, nous a ouvert les portes de la coopérative pour découvrir ce nouvel outil en action.

Sicoly : nouvelle calibreuse de gros fruits
Cette nouvelle calibreuse permet de travailler environ 3 t de fruit par heure. CF/IAR

« L’ancienne calibreuse commençait à avoir de l’âge, il était temps de la remplacer pour améliorer nos performances », explique Jean-Bernard Cherblanc, ajoutant que cette nouvelle machine est polyvalente et permet de traiter différents types de fruits. Les pommes, poires et pêches, principaux produits de la coopérative, y sont calibrées.

L’année dernière, Sicoly avait inauguré sa toute nouvelle calibreuse à cerises, calibrées au diamètre. Pour les pommes et les poires, c’est au poids. « Le calibrage des pommes et des poires est une opération délicate, car il faut éviter d’endommager les fruits pendant le processus. Pour cela, nous utilisons un courant d’eau qui permet de les transporter sans choc. Toutefois, la poire a une particularité puisqu’elle ne flotte pas. C’est pourquoi nous avons opté pour un système de levage avec un fond mobile qui permet de remonter les fruits en douceur », détaille Jean-Bernard Cherblanc. Cette nouvelle machine présente aussi des avantages en termes de rapidité et de précision. « Nous pouvons désormais travailler 3 t/h de fruits, ce qui double notre productivité par rapport à l’ancienne machine. Pour les pommes, cela représente une étape essentielle, car les fruits précalibrés à Saint-Genis-Laval peuvent directement être envoyés sur les lignes de conditionnement », ajoute-t-il.

Une réponse aux défis posés par le marché de la poire

L’installation de cette calibreuse intervient dans un contexte de regain d’intérêt pour la culture de la poire. En effet, la coopérative Sicoly constate une augmentation des vergers de poires, après plusieurs années de recul. « Nous avons vu un renouveau dans la plantation des poiriers avec environ 15 à 20 ha qui se sont replantés récemment sur le secteur. Cela s’explique notamment par des partenariats avec des entreprises comme Blédina, qui misent sur cette production pour leurs purées infantiles », précise Jean-Bernard Cherblanc.

La poire, un fruit particulièrement fragile et délicat à conserver, nécessite des traitements spécifiques. « Le marché de la poire reste exigeant : ce fruit peut être consommé dans une fenêtre très restreinte, souvent deux à trois jours seulement. C’est un défi que nous relevons avec cette nouvelle calibreuse, qui permet d’améliorer la gestion des poires, tant pour le marché du frais que pour la transformation. » La coopérative a également misé sur de nouvelles variétés comme l’eden gold, connue pour sa bonne capacité de conservation et son goût particulier. « Nous allons planter cet hiver plusieurs hectares de cette variété. Elle a un potentiel très intéressant pour répondre à la demande croissante, tout en offrant une plus grande durée de conservation », explique le directeur.

Une opportunité pour les producteurs et le territoire

L’investissement dans cette nouvelle calibreuse s’inscrit également dans une volonté de soutenir les producteurs locaux. « Nous avons des projets en cours pour dynamiser la production de fruits dans la région. Nous travaillons en partenariat avec des distilleries. Un client allemand notamment, utilise les poires de la coopérative Sicoly pour créer une cuvée spéciale en distillerie. Il dit qu’il y a un parfum unique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. »

Avec la mise en place de cette nouvelle calibreuse, Sicoly franchit une nouvelle étape dans sa stratégie d’innovation. « Cette polyvalence nous permet de répondre à une demande variée, que ce soit pour le marché du frais, la transformation en purée de fruits ou même la distillation », précise-t-il. La coopérative prévoit d’autres développements, notamment la construction d’une usine dans la zone industrielle des Platières à Saint-Laurent-d’Agny, afin de séparer les activités de frais et de surgelés. « Cela nous permettra d’étaler nos activités et d’optimiser nos processus sur toute la chaîne », conclut Jean-Bernard Cherblanc.

Charlotte Favarel

En chiffres

La coopérative Sicoly, c’est :

  • Plus de 1000 t de poires (avec une dominante pour la variété william) qui sont destinées aux marchés du frais, de la transformation et de la distillerie. 
  • 1500 t de pêches, avec une spécialité pour les sanguines : pêches de vigne et nectavignes®.
  • 3000 t de pommes, avec une plage très large de commercialisation.

Les coulisses du calibrage