ODG des crus du Beaujolais

Nouvelle dynamique côté bureau

Jérôme Corsin a un long parcours au sein du monde viticole et local. Avec un BTS obtenu en 1995, il pose un premier pied dans le cru juliénas en 1999. Il a été impliqué pendant dix-neuf ans au conseil municipal de Jullié, où il a également été président du syndicat jusqu’en 2020. Année où il prend la coprésidence du cru. Aujourd’hui, il est président de l’ODG des crus du beaujolais depuis le 3 juin. « Le premier défi, c’est de trouver un directeur ou une directrice… », explique-t-il. L’ODG est structuré en différentes commissions, avec un élu référent et un permanent qui travaillent de concert. « Cette organisation vise à alléger la charge du président et à favoriser un travail d’équipe. Déléguer me permet de rester informé sur tous les sujets tout en ayant des spécialistes pour chaque dossier. » Par exemple, Sylvain Paturaux, vice-président et Floriane Henry, chargée de mission ont à charge le dossier montée en gamme et ressources humaines. Christine Foch, conseillère technique et Fabien Duchampt, vice-président s’occupent de la partie technique avec les visites vignes et la flavescence dorée. Jérôme Corsin gère la partie politique. Gilles Gelin, secrétaire, travaille en lien avec Floriane Henry pour la communication des crus. « L’idée est aussi de faire entrer du sang neuf et des jeunes dynamiques comme Mathieu Verchère et Clément Deglaine », respectivement trésorier adjoint et secrétaire adjoint.

Dossiers en cours et vision d’avenir

« J’ai de nouvelles choses à amener mais c’est bien d’avoir une présidence tournante. Je ne vais pas révolutionner ce qu’a fait Jean-Marc, il y a beaucoup de dossiers en cours et avancés. L’AOC, ce n’est pas son président mais tous ses membres qui font qu’elle fonctionne », confie le viticulteur de Juliénas. L'un des premiers dossiers sur la table est celui de la flavescence dorée, indispensable pour garantir la pérennité du vignoble. « Cette année, lors des prospections, nous allons bomber les ceps au lieu de mettre les rubalises. On verra donc ceux qui n’arrachent pas leurs ceps et ça nous permettra d’adopter une approche pédagogique pour échanger et faire prendre conscience de ce fléau », convainc Jérôme Corsin. Il insiste sur l’importance de la communication et des actions communes entre les 10 crus : « nous allons probablement changer de formule. On va échanger prochainement pour voir ce que chacun en pense, l’idée est de proposer de nouvelles choses, sans imposer mais toujours en suscitant de l’intérêt ».

« Travailler main dans la main »

Avec une équipe solide et une vision stratégique, Jérôme Corsin est prêt à relever les défis qui attendent l’ODG des crus du Beaujolais. « On est passé de 22 000 ha à 13 000 ha. On a fait deux trois belles années et ça commence à être plus dur aujourd’hui. On est dépendant de la courbe de l’offre et la demande. Nous avons perdu certains marchés et il faut en trouver de nouveaux », constate-t-il.

Pour le vigneron, la collaboration avec le négoce est essentielle. « Travailler main dans la main avec le négoce est enrichissant. Ce sont les metteurs en marché qui connaissent le mieux ceux qui vont consommer notre production », avance-t-il, optimiste quant à l’avenir du vignoble Beaujolais. « On est l'un des vignobles qui s’en sort le mieux, j’ai maintenant quelques réunions avec la Cnaoc et il est nécessaire d’échanger avec les autres régions. »

Charlotte Favarel