Le 13 décembre dernier, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs du Rhône ont sollicité la Préfète Vanina Nicoli pour la mise en place d’un comité de suivi agricole, à la suite du vote de la motion de censure contre le gouvernement neuf jours auparavant. Les députés du Rhône, la Métropole de Lyon, le Département du Rhône ainsi que la Chambre d’agriculture du Rhône ont été conviés afin de faire un état des lieux des répercussions sur les demandes du secteur agricole et sur l’avenir de l’agriculture en France et dans le Rhône.

Comité de suivi agricole : des interrogations en suspens
Le dernier comité de suivi agricole s'est tenu le 13 décembre dernier à la Préfecure du Rhône. (@FDSEA69)

C’est dans une ambiance très particulière que l’ensemble des représentants s’est réuni à la Préfecture du Rhône pour ce dernier comité de soutien de l’année. Et pour cause : une poignée d’heures auparavant, François Bayrou était nommé nouveau Premier Ministre du futur gouvernement d’Emmanuel Macron. Une information que certains membres ont appris sur le chemin les menant à la réunion : « on a appris la nouvelle en venant à la Préfecture. On a de très gros dossiers en attente et avec cette nouvelle nomination, on se demande si ce qui est en cours va être repris ou si ça ajoute encore du délai » s’inquiète Aurélien Ratton, président du comité filière légumes en région AURA. Avant d’ajouter : « on espère que la nouvelle équipe ministérielle va reprendre les choses en main très rapidement parce qu’on sent une tension dans nos campagnes qui est prête à exploser. Si rien ne bouge tout de suite à la rentrée, il risque d’y avoir de nouveaux blocages » prévient le maraîcher de Légny.

Des avancées au frein à main

Alors que le renversement du gouvernement Barnier a, une fois de plus, reporté la mise en place des mesures initialement promises aux agriculteurs, ce comité de suivi venait donc à point nommé pour dresser un état des lieux des prochaines avancées espérées. « On a pu exposer une nouvelle fois les problèmes qu’on traversait et proposer des solutions concrètes. Parfois, les choses se sont bien passées, comme avec le Grand Lyon qui nous a donné l’accès à leurs marchés avec nos véhicules thermiques deux fois par semaine. Parallèlement, on importe des produits venus d’Espagne et d’autres pays qu’on autorise sans restriction parce qu’ils sont livrés en véhicule électrique, alors que les produits ont fait des milliers de kilomètres. Ça n’avait pas de sens. » se rassure Bruno Ferret, arboriculteur et maraîcher à Chabanière. Avant d’ajouter, un brin défaitiste : « En revanche, sur les produits phytosanitaires, on est dos au mur. Les politiques sont clairement pour le Mercosur. On veut faire de l’écologie en France mais pas au niveau mondial alors qu’on propose des solutions. Ce comité est pourtant un bel outil, ça permet de faire remonter pas mal de choses. Malheureusement, nos députés sont incapables de s’entendre, ce n’est pas comme ça qu’on arrivera à faire avancer les choses ».  

Rendez-vous donc début janvier pour le prochain comité de suivi avec, à la clé, l’espérance d’avancées significatives et concrètes pour tous les acteurs de l’agriculture rhodanienne.

Rémi Morvan