Congrès CNAOC
Partager son expérience et défendre la filière

Charlotte Favarel
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Hôte du congrès CNAOC (confédération nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à appellations d'origine contrôlées) cette année, le Beaujolais recevra plus de 200 participants du 26 au 28 avril 2023. Lumière sur les enjeux. 

Partager son expérience et défendre la filière
Le Beaujolais a été choisi pour organiser le congrès de la CNAOC 2023, après l’Alsace en 2019 et les Îles des Embiez en 2022.

L’ensemble des régions viticoles se regroupe dans le Beaujolais du 26 au 28 avril pour le congrès de la CNAOC. Avec un « rôle de veille réglementaire, juridique et politique, la CNAOC agit sur tout ce qui se met en place et concerne la filière viticole. Elle a la volonté de défendre l’intérêt de la filière quand elle est attaquée », déroule Jean-Marc Lafont, président de l’ODG des crus, qui organise le congrès avec l’ODG beaujolais et beaujolais villages et Destination Beaujolais.

Trois jours d’échanges

Avec des enjeux nationaux parfois communs à certaines régions viticoles, représentants de l’État et des organismes nationaux et régions viticoles françaises vont partager leurs actions et problématiques sur la filière. « Il y a des enjeux nationaux pour lesquels le beaujolais est moins concerné. Mais en Languedoc, Bordelais et Vallée du Rhône, les problématiques de vente de vin avec les mesures de distillation et d’arrachages aidés sont présentes. On fait face à des contraintes d’étiquetage et la consommation au sens propre a mauvaise presse. La filière a toujours prôné une consommation modérée des vins. On se retrouve dans un scénario où d’autre pays européens, comme l’Espagne, défendent leur filière viticole, et nous, nous n’avons pas l’impression d’être soutenus », regrette Jean-Marc Lafont.

Dès le mercredi 26 avril, le conseil d’administration accueillera les participants. Le lendemain, après l’assemblée générale statutaire le matin, une table ronde sur le thème « Vignerons, vignes et vins AOC face au changement climatique », donnera lieu aux échanges. « Cette table ronde est l’occasion de faire un point sur ce qui est entrepris dans les différentes régions et de se retrouver avec les analyses des uns et des autres, se réjouit le président de l’ODG des crus. Les mêmes problématiques comme la sécheresse ne sont pas travaillées de la même façon en fonction de la région. Cela permet d’avoir une vision, éventuellement partagée, sur ce qu’on se doit de faire en adaptant nos décrets. » Le vendredi 28 avril, un rendez-vous à la découverte de la géologie du Beaujolais est prévu à l’espace des brouilly.  

Une nouvelle image du vignoble

Que ce soit au niveau technique, réglementaire ou encore en termes de projection, « il faut qu’on mesure l’impact sur la population en général. Par exemple, avec l’irrigation en Beaujolais, nous ne pouvons pas faire n’importe quoi. Il y a d’autres solutions que l’irrigation sur un vignoble comme le nôtre, nous avons un devoir de responsabilité vis-à-vis de la collectivité », partage Jean-Marc Lafont.

Il se dit « heureux de recevoir le congrès en Beaujolais et de remontrer un vignoble avec une nouvelle dynamique et de nouveaux enjeux ». Avec la montée en gamme qui concerne toutes les appellations, « on s’engage dans un travail de longue haleine où il faut réussir à mobiliser tout le monde ». La solution de tirer vers le haut le vignoble a été choisie, « et on voit que les vignobles les plus rentables de France sont ceux qui ont les coûts de production les plus élevés », remarque le président.

Ce congrès permettra à toutes les régions viticoles d’échanger sur leurs problématiques respectives et de s’inspirer d’exemples voisins.

Charlotte Favarel