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Du soleil, du partage et des papilles comblées

Ils ont reçu une quarantaine de personnes chez eux en deux jours, et pourtant, Patricia et Bernard ont toujours le sourire aux lèvres et une petite blague ou anecdote pour accueillir chaque convive. Accompagnés de leur chienne Holympe, qui suit le groupe des vignes, au cuvage, en passant par la table, les Jomain sont des passionnés. Dimanche 18 juin, ils accueillaient pour le déjeuner une vingtaine de personnes qui venaient de Lyon, de Liergues, de Villefranche-sur-Saône ou encore de Sainte-Foy-lès-Lyon. Volontaire des premières éditions, la famille Jomain participe à l’événement depuis quatre ans. « On est comme à la maison quand on reçoit, lance Bernard, d’un ton chaleureux. Le but de cette journée est d’apprendre des choses et de partager un repas convivial, que tout un chacun échange. »

Du partage en entrée 

Avec 8 ha de vignes dont 2 en renouvellement, Bernard explique volontiers son mode de conduite et son histoire professionnelle devant l’une de ses parcelles au bout du jardin. « Mardi, les chevaux vont venir pour travailler le sol, on délaisse de plus en plus le chimique, même si ce n’est pas forcément simple. J’en utilise encore sur 3 ha, mais ce n’est un plaisir pour personne de pulvériser », assure-t-il. Brouilly, côte-de-brouilly, beaujolais villages rosé, rouge et blanc, Bernard voit plus loin et expérimente également sur 20 a le cépage floreal, variété résistante développée par l’Inrae. Ce passionné pourrait partager son savoir pendant des heures. D’abord métayer, il s’installe en 1990 avec 3,5 ha. « Malgré les crises du vignoble et une zone de turbulence qui se termine ces dernières années, aujourd’hui, notre clientèle est fidèle et nous vendons à 70 % aux particuliers. »

Des rires et des anecdotes pour le plat 

Après la découverte des parcelles, c’est dans la salle où les Jomain élèvent leurs vins, entre 5 foudres, des futs de chêne et des jarres en grès que Guillaume Besson présente l’amuse-bouche. « C’est un coq en pâte avec foie gras, farce cassis, porto, pistache et volaille fermière. Il y en a un également avec du cochon ardéchois, des marrons, de la moutarde de Charroux et de la confiture d’oignons. » Implanté dans le premier arrondissement lyonnais, Guillaume tient une épicerie – cave à vins. Le jeu de quilles propose des produits raffinés, « il est également possible de privatiser le lieu pour une table d’hôtes », précise le chef. Si le cuvage des Jomain est intimiste, les discussions et les questions fusent de la part des convives. On se questionne sur l’apport du grès dans l’élevage du vin, si les foudres contiennent du vin, mais aussi quelle relation entretiennent le vigneron et le chef. C’est avec humour que les langues se délient, accompagnées de deux cuvées de beaujolais villages blanc.

Direction le jardin sous le chapiteau avec une vue imprenable sur les parcelles et les Alpes, où les œufs en meurette au vin rouge procurent un plaisir gustatif, relevé par un brouilly 2022. Les convives font connaissance et partagent leur expérience vitivinicole. Si l’une a envie de se reconvertir dans l’œnotourisme, d’autres sont ici pour découvrir la région. C’est avec deux côte-de-brouilly que les joues de cochon mijotées au beaujolais blanc et accompagnées de ratatouille confite arrivent. On se sert les uns les autres, entre deux anecdotes de vie.

À bord de sa 2cv, Patricia, ancienne motarde, fait découvrir les différentes parcelles du domaine aux convives, une expérience haute en rebondissements ! Crédits : IAR

Le dessert en 2 CV

Après le plateau de fromages régionaux de la maison Dufour, des mignardises concoctées par la pâtisserie odenassienne Gare aux gourmands propose quelques surprises. Bernard en profite pour parler de sa cuvée Le temps des copains, provenant exclusivement de la SAS dont il est associé avec 25 amis. Un temps amical clôturé par un tour en 2 CV entre les vignes, où Patricia, ancienne motarde, s’applique à montrer la tenue de route de la Citroën…

Charlotte Favarel