Élections chambres d’agriculture 2025
« Tous ensemble, nous sommes l’agriculture ! » : les candidats vous parlent du programme
À l'approche des prochaines échéances électorales, la mobilisation autour du programme porté par le projet JA-FDSEA est plus que jamais d’actualité. Visant à proposer des solutions concrètes et réalistes pour renforcer la profession agricole, ce plan d’action s’articule autour de 6 axes : la représentation, l’installation, la transmission, la transition climatique, la communication, et le goût d’entreprendre. Rencontre avec trois candidats qui portent avec force les trois derniers axes de travail.
Nicolas Laurent – Éleveur de vaches laitières et producteur de cerises à Ancy
Candidat pour le collège 1 « Chefs d’exploitation et assimilés »
Axe transitions climatiques - Accompagner les agriculteurs face aux changements climatiques et continuer à nourrir la population
La gestion de l’eau, un enjeu crucial
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Tel est le crédo de Nicolas Laurent, gérant de la GEAC « Les cerisiers » à Ancy. Engagé et impliqué dans le réseau depuis de très nombreuses années, l’éleveur et maraîcher a été tour à tour président de différentes entités agricoles incontournables, notamment des Jeunes Agriculteurs du Rhône. Toujours convaincu par l’importance de l’énergie et de la dynamique collective, l’agriculteur est notamment très investi dans la gestion des problématiques liées à la transition climatique, écologique et énergétique.
« C’est essentiel d’aller sur divers engagements. Il faut s’y mettre, à sa petite échelle, et se concentrer sur le temps qu’on a envie de donner aux autres. On doit défendre un mode de vie, une production, un territoire. Si on ne le fait pas, personne ne le fera à notre place. Ou alors ce seront les personnes qui ne sont pas issues du milieu agricole et qui ont une vision très bureaucratique et idéologique de notre profession. Par expérience, je sais qu’il ne faut pas leur laisser la place. La politique du vide n’a jamais fonctionné ».
Un engagement sans fard que Nicolas compte mettre à profit pour tenter de répondre à certaines problématiques écologiques, notamment celles liées à la gestion de l’eau : « l’eau n’est pas un problème en soi. Il en devient un quand on arrive plus à la gérer. Actuellement, on a un carcan administratif qui nous empêche de trouver des solutions, notamment sur le stockage », et de préciser : « sur mon exploitation par exemple, on équipe nos vergers de goutte à goutte, de sondes tensiométriques, on apporte de la matière organique pour faire de la rétention d’eau... Il y a des solutions ». D’un naturel conquérant, Nicolas prône avant tout la représentation par des hommes et des femmes de terrain : « je le dis toujours : l’eau appelle les projets et les projets appellent l’eau. C’est un cercle, et il faut des gens motivés pour développer des idées concrètes. Malheureusement, tout est tellement cloisonné administrativement que les projets sont mort-nés avant même d’être démarrés parce que les collègues baissent les bras. Il faut donc revenir à une gestion de bon sens avec des gens de terrain ».
Propos recueillis par Rémi Morvan
Aymeric Mélinand - Viticulteur à Belleville-en-Beaujolais
Candidat pour le collège 1 « chefs d’exploitation et assimilés »
Axe souveraineté alimentaire
Priorité à la production
Installé depuis 2018 aux côtés de son père à Belleville-en-Beaujolais sur 22 ha en production viticole, Aymeric Mélinand fait partie de la liste « Tous ensemble, nous sommes l’agriculture ».
Pour le producteur de beaujolais, beaujolais villages et fleurie, juliénas et morgon, figurer sur la liste FDSEA-JA des élections chambre est une évidence. Investi au sein des JA69 pendant plusieurs années, Aymeric considère que l’engagement à la chambre d’agriculture est une continuité et un moyen de participer à la défense et à la promotion du métier d’agriculteur via cette instance.
Ce dernier explique ce qu’il y a derrière l’axe intitulé « faire de notre souveraineté alimentaire l’enjeu de nos territoires et de nos exploitations agricoles ». « Par son rôle d’action au plus près de tous les agriculteurs, la chambre d’agriculture peut permettre de faciliter l’accueil et l’offre de logement ainsi que la mobilité pour accueillir des salariés, qu’ils soient saisonniers ou permanents. Elle peut aussi redonner de l’importance à la production pour garder notre souveraineté alimentaire et affirmer les métiers de l’agriculture comme métiers en tension et faciliter l’emploi de main-d’œuvre », détaille le jeune producteur.
La liste « Tous ensemble, nous sommes l’agriculture ! » souhaite par ailleurs faciliter le vivre ensemble qu’exige la réalisation d’activités économiques aux côtés des autres utilisateurs des territoires ruraux. Elle compte soutenir et contribuer à accélérer la simplification des services publics, les services essentiels au quotidien (professions libérales, Internet et numérique…) et les services spécialisés (maillage vétérinaire…).
Propos recueillis par Emmanuelle Perrussel
Léonie Carret - Éleveuse à Courzieu
Candidate pour le collège 1 « chefs d’exploitation et assimilés »
Axe communiquer-simplifier
« Faciliter les démarches pour chaque agriculteur »
Installée avec son mari et son cousin depuis 2009 à la tête de 80 vaches laitières, 90 chèvres et 20 vaches allaitantes sur une surface de 120 ha à Courzieu, Léonie Carret estime que cet engagement à la chambre d’agriculture est le bon timing pour elle. « Nous transformons la totalité du lait de chèvre, 150 000 l de lait de vache et sommes associés de 2 magasins de producteurs et sommes présents sur 3 marchés. Avec nos 2,5 salariés, nous avons trouvé notre rythme de croisière et à titre personnel, je suis plus disponible. J’avais donc envie de relever un nouveau challenge ! », détaille Léonie Carret.
Elle estime elle aussi que la simplification administrative et la communication sont à améliorer. « Il y a des informations que nous n’avons pas ou parfois c’est « trop d’infos tue l’info ». Quant à la partie administrative sur nos fermes, elle tient trop de place. Il est indispensable d’améliorer la communication entre les agriculteurs et leurs partenaires et que les informations utiles arrivent jusqu’à nos fermes. C’est en ce sens que la chambre d’agriculture donne les moyens à tous les agriculteurs de réussir. Personne ne doit être mis de côté », selon l’agricultrice candidate.
La liste FDSEA-JA prône ainsi la mise en place d’un système d’information clair, accessible et rapide, une communication adaptée aux besoins du terrain (rencontres bout de champ, résultats de la recherche…). La mise en avant de l’agriculture et des actions à conduire avec les collectivités territoriales est à travailler.
La simplification doit quant à elle passer par le service agricole unique, des outils numériques innovants, par exemple un espace numérique sécurisé qui centralise les données des entreprises. La liste FDSEA-JA souhaite faire de la chambre d’agriculture la référence en matière de communication agricole sur les pratiques et le métier.
Propos recueillis par Emmanuelle Perrussel