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Le sanitaire dans tous ses états

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Le 19 février dernier, le GDS tenait son assemblée générale sur le thème de la FCO et plus largement des maladies vectorielles. Vaccination, échanges export, politique nationale : cette rencontre a été l’occasion de faire un point approfondi sur une des préoccupations majeure des éleveurs.

Vivre avec les maladies vectorielles

« L’expérience de la MHE nous a  apporté de nombreuses indications sur l’évolution de la maladie et sa gestion par les Etats », indique Christophe Moulin, le président de GDS France. « Un des premiers apports est certainement lié aux échanges d’informations: les pays ont tellement à perdre en déclarant le présence d’une nouvelle maladie, que les informations arrivent au compte-goutte. Pour la MHE, nous n’avons appréhendé l’intensité de la maladie qu’une fois arrivée chez nous, l’Espagne n’avait quasiment rien évoqué », précise t’il. Il en est d’ailleurs de même pour avoir un regard juste sur ce qui se passe sur notre territoire en temps de crise: de nombreuses informations circulent, plus ou moins juste ou contradictoires. Il est nécessaire d’avoir du recul pour objectiver toutes les données, d’où une vraie complexité à définir les stratégies à mener.

Pour le président national, certains indicateurs se veulent rassurants : « en 2024, les élevages contaminés une seconde fois par la MHE s’en sont beaucoup mieux sortis. Si on extrapole à d’autres maladies vectorielles, une immunité s’installe malgré tout, et les animaux s’adaptent progressivement à ce nouvel environnement. On peut penser qu’il en sera de même avec la FCO ».

Concernant les règles à l’export, les éleveurs restent dubitatifs : pourquoi les accords commerciaux ne sont-ils pas anticipés lorsque l’’on sait que la maladie va arriver ? Pour Christophe Moulin, ce phénomène n’est que la conséquence des mesures de protection que chacun met en place : tant qu’un état n’est pas atteint par une maladie, il impose des règles protectionnistes. Un accord n’est pas discutable. A ce niveau, rien ne changera donc !

Concernant la politique sanitaire française, le président national n’a pas de langue de bois: « au risque de déplaire, nous ne pourrons jamais avoir de politique sanitaire claire et efficace si on ne choisit pas quel en est l’intérêt prioritaire : le politique, l’économique ou le sanitaire. Je ne dis pas qu’un a plus raison que l’autre. Mais tant que cette question ce n’est pas tranchée on restera dans le flou et dans les demi mesures, qui font plus de mal que de bien ».

Le sujet de la vaccination amène aussi beaucoup de crispations. Tant qu’une politique vaccinale claire et engagée ne sera pas posée, la fabrication et la disponibilité des vaccins seront aléatoires. Les laboratoires sont des acteurs économiques répondant aux logiques de marché. Si aucun engament n’est pris, rien ne garantit l’approvisionnement.

Quant à l’état de la recherche sur le développement de la maladie, il semble au point mort. Christophe Moulin déplore le peu de moyens alloué à ce secteur.  

Chantal Weber, directrice du GDS

 

 

Le GDS du Rhône a eu 70 ans ! L’occasion de se rappeler que la gestion collective du sanitaire a été une étape fondamentale dans le développement des élevages en France depuis 1950;  Plus localement, Marc Gayet et Gilles Murigneux, accompagnés de leurs directeurs respectifs Guy Charbonnier et Sabine Patricot ont revisité leurs années GDS avec beaucoup d’émotion. Une chose est sure : le sanitaire est une aventure collective qui a emmené des expériences marquantes. « Le sanitaire ce n’est pas passionnant c’est motivant et essentiel» rappelle Gilles Murigneux.