Élevage
Irriguer pour maximiser le pâturage

Emmanuelle Perrussel
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Patrice Cabaussel, éleveur laitier en agriculture biologique à Montrottier pompe l’eau de trois retenues pour irriguer ses cultures. Témoignage.

Irriguer pour maximiser le pâturage
Patrice Cabaussel a trois lacs sur son exploitation en agriculture biologique qui compte 110 vaches (Crédit photo Rhône conseil élevage).

La règle d’or pour Patrice Cabaussel, éleveur en EARL à Montrottier sur 160 ha, c’est de maximiser le pâturage des 110 vaches laitières. C’est lié à la conversion à l’agriculture biologique en 2016. L’agriculteur dont l’exploitation se répartit sur deux sites, Montrottier et Courzieu, peut utiliser l’eau de trois lacs collinaires pour irriguer ses cultures. « J’ai en tout 65 ha irrigables : 15 ha à Courzieu et 50 à Montrottier dont 50 ha de prairies temporaires d’un seul tenant autour de la stabulation. L’eau des lacs me sert à arroser les prairies, la luzerne ensilage et le maïs », détaille l’éleveur.

Les tours d’eau nécessaires

Grâce à trois pompes et autant d’enrouleurs dont un qui suit les vaches à la pâture, il peut effectuer les tours d’eau nécessaires aux cultures. « Cette année par exemple, mon rythme de pâturage a été plus serré en mai, autour de vingt-cinq jours entre deux mises à l’herbe et depuis juin, c’est plutôt trente-cinq jours d’écart, avec un tour d’eau d’environ 30 mm de moyenne entre. J’ai pu fermer les silos le 1er avril et uniquement mettre les vaches au pré sans complémentation. J’ai tenu deux mois et depuis le 1er juin, je donne aussi du maïs aux animaux. C’est possible grâce à l’irrigation ! », poursuit Patrice Cabaussel.

Pour l’instant (le 6 juillet, ndlr), sur les trois lacs, aucun n’a débordé. « J’en ai un qui est rempli au trois-quarts, un autre à deux-tiers et le dernier à 100 %. On était inquiet en début de saison puis les quelques orages et les températures raisonnables permettent d’espacer les passages d’irrigation et de conserver de l’eau dans les retenues. En 2022, les lacs avaient débordé en janvier-février mais ensuite, on avait vidé tout ce que l’on avait… Évidemment, l’irrigation est une sécurité mais le revers de la médaille c’est le temps de travail. Avec trois enrouleurs, c’est un plein temps ! » commente l’agriculteur.

Il fait partie du groupe de travail Monts bio des monts du Lyonnais, sous la houlette de Rhône conseil élevage et accueille un essai sur trois de ses parcelles de prairies temporaires pâturées. « Le but est d’avoir des données détaillées et chiffrées pour savoir si irriguer ses prairies est rentable », conclut-il.

 

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